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Conférence : L'Afrique Noire
L'Afrique Noire, des stéréotypes aux réalités. Des images d'Epinal du cinéma américain aux productions contemporaines de l'Afrique Noire
Contexte.
L'Afrique.
Au travers des représentations cinématographiques.
Cette conférence reflète deux des aspects de la personnalité intellectuelle du Professeur Claude-René De Winter.
Le premier aspect, celui de l'historien féru de critique historique et de ses méthodes qu'il applique à l'Image au travers de sa passion, le Septième Art. Déceler ce qui fait trace, volontaire ou non, d'une culture, d'une industrie, d'une époque spécifiques qui se représentent dans le miroir de la pellicule produite à des fins de divertissements. L'image n'est jamais neutre, on le sait, pas seulement parce qu'elle est construite mais parce qu'elle est sociologie, politique, psychanalyse du monde dont elle est issue.
Ici, l'Afrique. Perçue au fil des années par les studios hollywoodiens comme un mythe de jungles mystérieuses et bourdonnantes, d'esprits anciens et dangereux, de temples inaccessibles aux trésors ancestraux et maudits, passée sous la loupe à visée colonialiste des cultures à asservir et "à amener à la civilisation", de lieux de perdition où l'occidental s'en va oublier le peu de son âme et les remords d'un passé déchu tout en remontant d'interminables fleuves à crocodiles au bras d'une blonde platine égarée ou orpheline, puis une Afrique désacralisée (mais pas désenvoûtée) et présentée enfin comme la terre ingrate qui a repoussé ses "parents bienveillants", sombrant cinématographiquement dans la sauvagerie alors qu'elle s'élève au même moment par ses Indépendances. L'historien critique de l'image y trouvait son compte.
Le deuxième aspect relève de la tolérance de la culture, des croyances et des idées de l'Autre. Oh, certes, Claude-René avait les siennes, toujours ULBéennes, souvent paradoxales pour qui n'y réfléchissait pas, tantôt sociales, tantôt libérales ou à tout le moins un mélange bien personnel des deux. Et il n'était pas homme à abandonner la défense de ses opinions, loin de là. De la défense engagée, pavé à la main, des barricades de 1968 à l'impossibilité de l'empêcher de donner cours durant les grèves scolaires de 1991. Atome libre. Mais toujours du respect, de l'intérêt, de l'écoute vis-à-vis de la diversité plurielle des origines et des choix religieux ou idéologiques d'autrui. Comprendre le terreau de l'autre, sans hiérarchisation, qui n'est pas le vôtre ou seulement en partie, voilà un exercice de critique appliqué à sa propre vie. Sans naïveté, sans illusions, sans rétro-culpabilité mais avec un intérêt intellectuel bienveillant. Pour ses élèves et ses étudiants mais pas seulement. Pour ses collègues enseignant la religion aussi et souffrant des invectives régulières des autres professeurs, affichant un libéralisme condescendant, voire méprisant pour le croyant égaré en ces murs. L'athée ULBéen De Winter descendait alors dans l'arêne pour défendre le prof de religion, se faisant, comme souvent, des ennemis. Comprendre l'autre et l'accepter comme il est en exigeant qu'il fasse de même, sans concessions inutiles.
L'Afrique devait croiser plus intensément son chemin en 1997. Claude-René De Winter intégrait l'Ecole Supérieure de Communication et de Gestion (ESCG), établissement supérieur privé bruxellois aujourd'hui disparu dont le public provenait alors essentiellement d'Afrique et qu'il ne quitterait qu'en 2001. Il devait y donner les cours de Langages du cinéma et de la télévision, Analyse de presse et Analyse télévisuelle, Exercices de communication audio-visuelle, Histoire de la pensée politique et Histoire du syndicalisme. Je devais moi-même, grâce à lui, rejoindre l'établissement en 1999, reprenant d'abord un de ses cours sous mon intitulé de Principes et langages du Cinéma et de la Télévision, puis trois autres de ses cours encore à son départ de l'institution trois ans plus tard. Cette jeunesse étudiante issue des vents du monde entier devait, à lui comme à moi, donner de merveilleux moments d'enseignement et de partage lors de nos cours.
Le contexte de la conférence proprement dite, je vous en ai déjà cerné le détail en décrivant sa conférence dédiée à George Armstrong Custer, je vous le résume à nouveau ici. Dès 1996, un groupe d'étudiants crée avec ferveur le premier Cercle de Cinéma de l'ULB en se demandant par moment comment il est possible que ce soit le premier. Une effervescence et une émulation dévorante animent ces années-là les couloirs de la toute jeune section cinéma de l'ULB, ELICIT, dirigée par l'énergique et passionnée Dominique Nasta qui nous épaule ou nous réoriente selon les jours. Des ciné-clubs, des publications, des collaborations, des conférences... nous devons tout faire alors, emportés par ces années merveilleuses. C'est tout naturellement que Claude-René De Winter est sollicité pour un cycle de conférences cinéma-histoire dans les murs de l'ULB qu'il aime tant et à laquelle il lèguera sa gigantesque bibliothèque-filmothèque. La conférence ayant pour sujet l'Afrique Noire au cinéma est la deuxième du cycle. Elle est alors organisée conjointement par le Cercle cinématographique Climax que je présidais et par le Cercle de Sciences politiques BESPO présidé alors par M. Dufour, le professeur Claude-René De Winter étant alors (depuis 1995 et jusqu'en 2000) Collaborateur scientifique (animant les TPs "Cinéma et Politique") dans cette section pour le cours du Professeur André Miroir.
Je vous laisse redécouvrir Claude-René De Winter dans ses méthodes et sa rhétorique, mais aussi dans ses gestes et ses accents. Bonne conférence ! Esteban.
L'Afrique Noire, des stéréotypes aux réalités. Des images d'Epinal du cinéma américain aux productions contemporaines de l'Afrique Noire
Conférence du Professeur Claude-René De Winter, mercredi 27 novembre 1996, Bâtiment D., P79, Université Libre de Bruxelles.